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Centrafrique: Les appels à un troisième mandat pour Touadéra se multiplient, mais le président reste discret

Le 30 mars 2025, le président Faustin-Archange Touadéra a marqué son 9e anniversaire de présidence à Bangui, entouré de partisans et de nombreux membres de la société civile, lors d’une cérémonie qui a mis en lumière les appels croissants pour un troisième mandat. Bien que ces manifestations de soutien se soient multipliées ces derniers mois, Touadéra demeure mystérieux quant à ses intentions pour les élections présidentielles prévues en décembre.

 


À cette occasion, des personnalités politiques et des chefs religieux se sont réunis dans l’enceinte de l'Assemblée nationale pour exprimer leur soutien à la candidature du président. Tandis que les partisans de Touadéra le qualifient de « bâtisseur » et de « père de la nation », certains d'entre eux n’ont pas hésité à afficher des slogans tels que « Touadéra mon président ». Des discours enthousiastes ont salué son bilan et ont plaidé pour qu’il poursuive son travail à la tête du pays.

 

Cependant, Faustin-Archange Touadéra a joué la carte de l’ambiguïté lors de son allocution. Après une heure de discours, il a réaffirmé son engagement à se concentrer sur son mandat actuel, sans confirmer ou infirmer sa candidature pour un troisième mandat. Cette prudence laisse le pays dans l’incertitude, alors que les rumeurs de sa volonté de briguer une nouvelle élection continuent de circuler.

 

Parallèlement, des voix s’élèvent contre cette possibilité, notamment au sein de l'opposition. Le Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC), qui rejette la révision constitutionnelle permettant un troisième mandat, a annoncé une marche citoyenne pacifique prévue le 4 avril. Bien qu’interdite initialement, cette manifestation a été autorisée par les autorités. Les opposants au régime insistent sur le retour à la Constitution de 2016, qui limitait le nombre de mandats à deux.

 

Dans ce contexte, le débat sur l’avenir politique de la Centrafrique semble plus divisé que jamais. À moins de neuf mois des élections, la question du futur président reste ouverte, alimentant les tensions au sein du pays.

 

Les élections locales et municipales, initialement prévues pour le mois de mai, devraient se tenir fin août, après plusieurs reports. Elles constitueront un prélude crucial aux élections présidentielles, où le paysage politique sera peut-être radicalement modifié selon les décisions prises par Touadéra dans les mois à venir.

 

Ainsi, la Centrafrique se retrouve à un carrefour politique, avec des partisans enthousiastes, une opposition déterminée, et un président qui, tout en restant concentré sur son mandat, ne dévoile pas encore son avenir politique.

 




Léna Keïra

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