Crise commerciale sino-américaine : Pékin hausse le ton, Bruxelles en ligne de mire
- Excelsior INFO
- 11 avr.
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Une nouvelle étape vient d’être franchie dans l’escalade commerciale entre les États-Unis et la Chine. Pékin a répliqué ce vendredi 11 avril 2025 en annonçant une hausse spectaculaire de ses droits de douane sur les produits américains, désormais portés à 125 %. Cette décision, qualifiée de « réponse inévitable » par les autorités chinoises, intervient après l’annonce de Donald Trump portant les droits américains à 145 % sur les importations chinoises.
La hausse tarifaire chinoise prendra effet dès le 12 avril, d’après le ministère des Finances. Avec de telles barrières, Pékin estime que les produits américains deviennent quasiment impossibles à vendre sur le marché chinois. Un signal clair envoyé à Washington, et une manière pour la Chine de dire qu'elle n’entend plus répondre à toute surenchère future : « Si les États-Unis poursuivent, la Chine l’ignorera », indique le communiqué officiel.
Du côté de l’administration chinoise, le ton s’est durci. Le ministère du Commerce a qualifié les surtaxes américaines de « farce économique », affirmant qu’elles violent les règles fondamentales du commerce international. Une plainte a été déposée auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dénonçant des « mesures unilatérales de coercition ».
Les marchés financiers n’ont pas tardé à réagir. Après une ouverture dans le vert, les principales Bourses européennes ont brusquement décroché. Les investisseurs redoutent un enlisement du conflit qui pourrait affecter les chaînes d'approvisionnement et alourdir le climat économique mondial.
Dans ce contexte tendu, la Chine tente d’élargir ses alliances. À l’occasion d’une visite du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez à Pékin, le président Xi Jinping a lancé un appel à l’Union européenne pour « résister ensemble » à la « coercition unilatérale ». Selon lui, l’UE et la Chine doivent jouer un rôle stabilisateur dans le commerce mondial, alors que les États-Unis s’isolent par leur politique agressive.
Cette tentative de rallier l’Europe à sa cause intervient à quelques mois du prochain sommet UE-Chine, prévu en juillet en Chine. Ce rendez-vous diplomatique marquera les 50 ans de relations entre Pékin et Bruxelles – un anniversaire à forte valeur symbolique dans ce contexte de recomposition des alliances géopolitiques.
Alors que les États-Unis ont suspendu pour 90 jours certaines surtaxes réciproques pour d'autres partenaires – à l’exception notable de la Chine – le bras de fer sino-américain semble désormais piégé dans une logique d’escalade. Pékin dit vouloir éviter une confrontation prolongée mais se dit prête à « se battre jusqu’au bout ».
À ce stade, la question reste ouverte : lequel des deux géants économiques finira par céder ? Et quel rôle l’Union européenne choisira-t-elle d’endosser dans cette lutte d’influence ?
Léna Keïra
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