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Crise en RDC : Un Sommet Régional d'Urgence Pour de Calmer les Tensions

Le samedi 10 février, les présidents de la République Démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda, Félix Tshisekedi et Paul Kagame, se réuniront à Dar es Salaam, capitale économique de la Tanzanie, pour un sommet conjoint exceptionnel. Ce sommet, organisé sous l'égide de la Communauté des États de l'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC), intervient dans un contexte particulièrement tendu, marqué par l'intensification du conflit dans l'est de la RDC.


Le M23, un groupe armé soutenu par Kigali selon Kinshasa, a récemment pris le contrôle de la ville stratégique de Goma, entraînant un lourd bilan humain et une grave dégradation de la situation humanitaire. Après avoir consolidé sa position dans la province du Nord-Kivu, ce groupe se rapproche de la capitale du Sud-Kivu, Bukavu, exacerbant les craintes d’une extension du conflit dans la région. La situation a amené les 16 pays membres de la SADC à appeler à un sommet urgent avec l'EAC pour discuter des moyens de mettre fin à la violence.


Le sommet prévu à Dar es Salaam sera l'occasion pour les dirigeants de tenter de désamorcer les tensions croissantes entre Kinshasa et Kigali. La situation est d’autant plus complexe que le Rwanda et la RDC s’accusent mutuellement de soutenir des forces opposées dans un conflit qui dure depuis plus de 30 ans, exacerbant les rivalités régionales. Le M23, composé principalement de Tutsi, déclare lutter contre les rebelles hutu responsables du génocide de 1994 au Rwanda, mais Kinshasa accuse le Rwanda de mener une guerre par procuration pour contrôler les ressources naturelles riches de l’est de la RDC, comme le coltan et l’or.


Les discussions devraient également porter sur le rôle de la mission de maintien de la paix de la SADC, actuellement déployée dans le Nord-Kivu, mais critiquée par certains, y compris le président Kagame, qui estime que cette mission n'est pas efficace pour restaurer la paix. En réponse, la porte-parole du gouvernement rwandais a exprimé des réserves quant à l’objectivité de certains pays engagés dans cette mission, notamment l’Afrique du Sud, dont des soldats ont été tués récemment.


La question des ressources naturelles dans l'est de la RDC, qui attise les convoitises régionales, et les enjeux de sécurité transfrontalière, devraient aussi dominer les discussions lors de ce sommet crucial. La communauté internationale, notamment les États-Unis, a réagi à la situation en réduisant la présence de son personnel diplomatique à Kinshasa, soulignant la gravité de la crise.


Alors que les deux pays se livrent à une guerre de communications, le sommet de Dar es Salaam pourrait être une occasion décisive pour tenter d’établir une feuille de route visant à restaurer la stabilité dans la région, tout en préservant les intérêts sécuritaires et économiques de chacun. Cependant, le chemin vers une paix durable semble semé d’embûches, dans un environnement où les armes ont encore beaucoup à dire.





Léna Keïra

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