Escalade des Violences à Goma : Des Combats Intenses et une Crise Humanitaire en Pleine Exacerbation

 Le 27 janvier 2025, la situation à Goma, dans la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo, a empiré avec une intensification des combats. Des tirs nourris, comprenant des armes légères et de l'artillerie lourde, ont résonné dans toute la ville, y compris près du centre-ville, où des membres des forces spéciales rwandaises et des combattants du groupe armé M23 ont été repérés. Ce groupe rebelle, soutenu par des troupes rwandaises estimées entre 3 000 et 4 000 soldats, mène des affrontements contre les forces armées congolaises (FARDC) depuis plusieurs années. Ces récents combats marquent une escalade des tensions dans une zone déjà en proie à une crise humanitaire persistante.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a réagi vigoureusement, condamnant ce qui a été qualifié de « mépris éhonté » de la souveraineté de la RDC, et appelant à des sanctions contre le Rwanda. La situation s’est aggravée avec l'évasion de milliers de détenus de la prison de Munzenze à Goma, qui a été incendiée, et des tirs ont continué à retentir dans plusieurs secteurs de la ville. De plus, des habitants ont quitté Goma en masse, cherchant refuge en traversant la frontière vers le Rwanda, après la fermeture de celle-ci.

La communauté internationale, par l’intermédiaire du Conseil de sécurité de l'ONU et de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), a appelé à des négociations urgentes pour tenter de désamorcer la violence. Un sommet extraordinaire de l'EAC, réunissant les présidents de la RDC et du Rwanda, devrait se tenir dans les 48 heures.

Les habitants de Goma, déjà dans une situation de grande précarité, font face à de nouvelles épreuves. La ville, qui abrite environ un million d’habitants, se trouve désormais coupée de toute aide humanitaire, car les routes et l’aéroport sont fermés, plongeant la population dans un chaos total. La peur règne, avec des familles tentant désespérément de fuir la violence et la destruction.

Les témoignages de ceux qui ont traversé la frontière témoignent de la souffrance et du désespoir. Un commerçant, Axel Cikomero, exprime l’espoir d’un retour à la paix, un souhait partagé par de nombreux habitants de Goma qui, malgré tout, continuent à rêver d’un avenir meilleur.

Léna Keïra