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L'Angola se retire de la médiation en RDC : quel avenir pour le processus de paix ?


L’Angola a officiellement annoncé son retrait du rôle de médiateur dans le conflit entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, une décision motivée par ses nouvelles responsabilités à la tête de l’Union africaine (UA). Cette annonce, faite lundi par la présidence angolaise, laisse planer une incertitude sur la suite du processus de négociation entre les parties en conflit.



Depuis 2022, l’Angola s'était impliqué activement pour tenter d’apaiser les tensions entre Kinshasa et Kigali, marquées par l’offensive du groupe armé M23 dans l'est congolais. Plusieurs accords de cessez-le-feu ont été signés, mais aucun n’a réellement été respecté sur le terrain. Malgré les efforts diplomatiques menés sous l’impulsion du président angolais Joao Lourenço, les pourparlers ont échoué à aboutir à une solution durable.



La présidence angolaise justifie son retrait en soulignant les défis liés à la gestion de la présidence tournante de l’UA, qui exige une attention particulière à de nombreux dossiers continentaux. Luanda indique néanmoins que des démarches seront entreprises, en collaboration avec la Commission de l’UA, pour désigner un nouveau médiateur.



Alors que les négociations prévues à Luanda le 18 mars ont échoué à la dernière minute, un événement diplomatique majeur a eu lieu au Qatar le même jour. Sous l’égide de l’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, une rencontre inédite a été organisée entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame.



Cette réunion, tenue secrète jusqu’à son aboutissement, a permis aux deux dirigeants de réaffirmer leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel. Un signal encourageant, même si la situation sur le terrain demeure critique.



Malgré ces efforts diplomatiques, la situation militaire continue de se détériorer dans l’est de la RDC. Le groupe armé M23 poursuit son avancée, ayant récemment pris le contrôle de Walikale après s’être déjà emparé de Goma et Bukavu depuis le début de l’année.



Les forces congolaises, appuyées par des contingents de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), peinent à freiner cette offensive. L'implication de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), dont le Rwanda est membre, soulève par ailleurs des interrogations sur l’équilibre des efforts régionaux pour restaurer la paix.



Avec le retrait de l’Angola, la question du prochain médiateur reste en suspens. L’UA devra rapidement identifier un dirigeant capable de reprendre les discussions tout en s’appuyant sur les structures régionales de la SADC et de l’EAC.

Le rôle croissant du Qatar dans ce dossier pourrait également redistribuer les cartes. En organisant la rencontre entre Tshisekedi et Kagame, Doha a démontré son influence diplomatique, ouvrant la porte à une implication plus active dans la recherche d’une solution.



Alors que les combats s’intensifient et que les tentatives de médiation se multiplient, l’issue du conflit reste incertaine. La communauté internationale suit de près l’évolution de la situation, dans l’espoir qu’une initiative efficace permette enfin de mettre fin aux violences qui ravagent l’est de la RDC depuis plusieurs années.






Léna Keïra

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