Le dernier adieu à François : entre ferveur populaire et volonté de simplicité
- Excelsior INFO
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Deux jours après la mort du pape François, la basilique Saint-Pierre est le théâtre d’un hommage planétaire. Dès l’ouverture des portes ce mercredi matin, des dizaines de milliers de fidèles se sont pressés sous les colonnades du Bernin pour un ultime salut au souverain pontife.
Le cercueil, dépourvu de tout ornement, trône au centre de l’immense basilique. François, fidèle à son image de pape proche du peuple et des plus modestes, avait lui-même dicté les lignes de ce protocole funéraire épuré : pas de trône, pas de catafalque, pas d’apparat. Un dernier geste de cohérence pour celui qui, durant plus de dix ans, a bouleversé l’image de la papauté en prônant une Église « pauvre pour les pauvres ».
Malgré la sobriété du rituel, l’émotion est palpable. Les autorités italiennes estiment à plus de 200 000 le nombre de pèlerins attendus d’ici vendredi. La file, disciplinée, serpente sur la place Saint-Pierre depuis l’aube, encadrée par un dispositif de sécurité impressionnant. Quelque 2 000 policiers seront mobilisés ce week-end pour les obsèques prévues samedi.

La disparition de Jorge Mario Bergoglio dépasse le cadre strictement religieux. Le monde politique s’est aussi mobilisé, le Président américain Donald Trump, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Chef d’État français Emmanuel Macron et même l’ancien Président Joe Biden seront présents à Rome ce samedi. Une affluence qui rappelle la stature internationale du pape François, souvent perçu comme une voix morale à l’échelle mondiale.
À Buenos Aires, pourtant, les hommages restent timides. Seuls 160 députés argentins ont participé à la minute de silence 23 avril au Parlement. Le président Javier Milei, farouche critique du pape, a jusqu’à présent évité toute déclaration officielle. Une absence remarquée, révélatrice des tensions jamais vraiment apaisées entre François et certains dirigeants populistes.
Le pape François sera inhumé samedi dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, selon ses vœux. Là encore, pas de tombe fastueuse, une simple dalle, sur laquelle ne figurera que son nom, « Franciscus ». Une dernière volonté qui incarne l’héritage de cet homme, un pontificat résolument tourné vers l’humilité, la justice sociale et le dialogue interreligieux.
Alors que le monde catholique entame les « novemdiales », neuf jours de prières et de recueillement, les fidèles pleurent un Pape, un homme de paix, mais aussi un symbole d’une Église en transformation.
Léna Keïra
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