Le Mali, le Niger et le Burkina Faso quittent officiellement l’Organisation internationale de la Francophonie.
- Excelsior INFO
- 19 mars
- 2 min de lecture

Les trois pays sahéliens, désormais réunis au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES), poursuivent leur politique de rupture avec les institutions liées à la France.
Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont annoncé leur retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), marquant une nouvelle étape dans leur volonté d'émancipation des structures influencées par l'Occident. Cette décision, officialisée par des communiqués de leurs ministères des Affaires étrangères respectifs, dénonce une organisation devenue, selon eux, un "instrument politique téléguidé" qui ne respecte pas la souveraineté des États membres.
L'OIF, qui promeut la langue française et la coopération entre ses membres, avait suspendu ces trois pays après les coups d’État successifs qui y ont porté des juntes militaires au pouvoir. Les dirigeants de l'Alliance des États du Sahel reprochent à l’organisation son "application sélective des sanctions", privilégiant des critères géopolitiques plutôt que des principes d’accompagnement.
Cette annonce s'inscrit dans une dynamique plus large de réorientation diplomatique des trois États. Après avoir mis fin à plusieurs accords de coopération militaire avec la France et ses alliés, les régimes de Bamako, Ouagadougou et Niamey renforcent désormais leurs liens avec d'autres partenaires, notamment la Russie et la Chine.
Le retrait de l’OIF ne constitue pas une surprise : depuis leur suspension, ces pays n’étaient plus invités aux sommets et rencontres de l’organisation. Pour eux, cette exclusion traduit une volonté de les marginaliser sur la scène internationale, alors même qu'ils revendiquent une politique de rupture avec l’influence occidentale et une souveraineté totale.
Avec ce départ, l’IOF perd trois membres stratégiques en Afrique de l’Ouest, une région où la langue française reste pourtant un vecteur culturel majeur. Cette situation interroge sur l’avenir de la Francophonie, qui se voit de plus en plus contestée par certains Etats africains dénonçant une forme de néocolonialisme institutionnel.
Le retrait de ces trois pays, marque une nouvelle étape dans la redéfinition des alliances africaines. Si cette décision pourrait accentuer leur isolement au sein des institutions internationales, elle symbolise avant tout leur volonté d’autonomie et de repositionnement sur l’échiquier mondial.
Léna Keïra
コメント