Le Sénégal en voie d’adopter une loi pour protéger les défenseurs des droits humains
- Excelsior INFO
- 27 déc. 2024
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Un rapport de la coalition sénégalaise des défenseurs des droits humains a été, présenté ce 26 décembre 2024, ce rapport soutient un plaidoyer engagé depuis plusieurs années en faveur de la protection des acteurs de la société civile. Le Sénégal pourrait prochainement rejoindre la liste des pays africains ayant mis en place des législations spécifiques pour protéger les défenseurs des droits humains.
Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, a souligné l'importance de cette démarche. Pour lui, le rapport expose la situation actuelle des défenseurs des droits humains dans le pays et suggère des pistes pour améliorer leur protection. « Nous avons élaboré un avant-projet de loi que nous avons remis au Premier ministre et au ministre de la Justice, qui se sont montrés très favorables à son adoption », a-t-il déclaré.
L’objectif de la coalition est de voir ce texte législatif adopté d’ici la fin du premier trimestre 2025, avec l’aide d’un dialogue renforcé avec le nouveau parlement. Gassama a insisté sur le fait que protéger les défenseurs des droits humains revient à protéger l’espace civique, notamment en garantissant la liberté d’expression, d’association et d’opinion, des principes essentiels à la démocratie.
Les défenseurs des droits humains au Sénégal sont régulièrement confrontés à des accusations de diffamation ou de diffusion de fausses nouvelles, des infractions qui, selon la coalition, entravent leur travail et compromettent leur sécurité. Gassama appelle ainsi à une réforme urgente, avec la dépénalisation de ces délits liés à la liberté d’expression. « Si quelqu’un commet ces délits, il doit être poursuivi au civil et payer des dommages et intérêts, au lieu de risquer une peine pénale », a-t-il ajouté.
Cette réforme s’inspire des exemples d’autres pays de la région, tels que la Côte d'Ivoire, le Niger, le Burkina Faso ou encore la République Démocratique du Congo, qui ont déjà instauré des lois spécifiques pour protéger les défenseurs des droits humains et les acteurs de la société civile. Ces législations ont permis d’améliorer la sécurité juridique et l'espace de liberté pour les militants des droits humains dans ces pays.
Si cette initiative aboutit, elle pourrait représenter un tournant décisif pour la protection des droits humains au Sénégal et renforcer les fondements démocratiques du pays. Toutefois, la réussite de ce projet dépendra largement de l’engagement des parlementaires et du soutien continu des autorités pour traduire cette ambition en une législation effective.
En somme, le Sénégal se rapproche d’une avancée majeure dans la promotion et la protection des droits humains, avec l’espoir de voir cette loi adoptée dans les mois à venir. Cela offrirait aux défenseurs des droits humains un cadre juridique plus sûr pour mener à bien leur travail, essentiel à la consolidation de la démocratie et de l’État de droit dans le pays.
Léna Keïra
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