Mark Carney renforce les liens du Canada avec l'Europe face aux tensions avec les États-Unis
- Excelsior INFO
- 17 mars
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Pour son premier déplacement officiel à l'étranger en tant que Premier ministre du Canada, Mark Carney a choisi de se rendre en France et au Royaume-Uni. Ce voyage symbolique vise à consolider les relations commerciales et stratégiques du Canada avec l’Europe, dans un contexte de tensions croissantes avec les États-Unis de Donald Trump.
Alors que les relations entre Ottawa et Washington se dégradent en raison de nouvelles mesures protectionnistes américaines, Mark Carney a souligné l'importance de renforcer les liens avec ses alliés européens. « C'est plus important que jamais pour le Canada de renforcer ses liens avec nos alliés fiables comme la France », a-t-il déclaré lors de sa rencontre avec Emmanuel Macron à l'Élysée.
Le président français et le Premier ministre canadien ont mis l'accent sur leur volonté commune de bâtir des « liens économiques, commerciaux et de défense plus solides », tout en maintenant « les relations les plus positives possibles avec les États-Unis ».
Dans ce contexte, le Canada cherche à accélérer l’application de l’Accord économique et commercial global (CETA) avec l’Union européenne. Cet accord, en vigueur de manière provisoire depuis 2017, est un levier stratégique pour Mark Carney afin de réduire la dépendance économique de son pays vis-à-vis des États-Unis.
Après Paris, Mark Carney s'est rendu à Londres pour rencontrer le Premier ministre britannique, Keir Starmer, et le roi Charles III. Ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, Carney connaît bien la place économique du Royaume-Uni et souhaite renforcer la coopération entre les deux pays.
« Le Canada doit diversifier ses relations commerciales et sécuritaires », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, soulignant que l'économie canadienne reste « trop centrée sur les États-Unis ». Aujourd’hui, le Royaume-Uni est le troisième partenaire commercial du Canada pour les biens et les services, avec des échanges estimés à 61 milliards de dollars canadiens (environ 40 milliards d’euros).
Avant de rentrer au Canada, Mark Carney prévoit une halte à Iqaluit, capitale du territoire du Nunavut, proche du Groenland. Cette visite vise à « réaffirmer la souveraineté et la sécurité du Canada dans l’Arctique », une région stratégique convoitée par plusieurs grandes puissances.
L’administration Trump avait déjà exprimé son intérêt pour l’achat du Groenland, provoquant un tollé diplomatique. Désormais, Ottawa entend démontrer son engagement à protéger ses territoires nordiques.
Face à une administration américaine imprévisible, Mark Carney semble vouloir repositionner le Canada sur l’échiquier mondial. Ce premier voyage en Europe marque le début d’une stratégie visant à renforcer les alliances internationales du pays et à garantir son indépendance économique et géopolitique.
Avec une volonté affirmée de travailler aux côtés de ses partenaires européens, le Canada cherche à s’assurer un avenir où il ne dépendra plus uniquement de son puissant voisin du sud.
Léna Keïra
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