Réforme du paysage politique congolais: Vers une nouvelle organisation institutionnelle et électorale.
- Excelsior INFO
- 26 janv.
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Le 25 janvier 2025, lors d'une conférence de presse tenue à Brazzaville, Dominique Basseyla, ministre délégué et commissaire général du Comité adhoc de suivi des recommandations du dialogue national de 2015, a présenté une série de propositions visant à réorganiser le paysage politique congolais. Ces suggestions, qui incluent des modifications majeures de la Constitution de 2015, sont destinées à répondre aux défis politiques actuels du pays.
L'une des propositions les plus marquantes concerne la restructuration du paysage politique en introduisant trois blocs de partis politiques distincts. Basseyla a expliqué que la multiplicité des partis politiques en République du Congo, qui dépasse la soixantaine pour une population d’environ six millions d’habitants, conduit à une fragmentation du paysage politique.
Selon lui, cette situation crée un terrain propice aux tensions et contestations qui peuvent mener à des élections conflictuelles. Pour pallier cela, il propose la création de trois grands blocs : « le bloc des partis républicains, le bloc des partis socio-démocrates et le bloc des partis du centre ». Chaque bloc serait alors responsable de présenter un candidat à la présidentielle, ce qui impliquerait la suppression des candidatures indépendantes dans le cadre de la révision constitutionnelle.
Une autre proposition importante porte sur la création du poste de vice-président. Le comité a envisagé deux options pour cette fonction : « La première option offre au président élu la liberté de choisir son vice-président au sein de son bloc politique ou de nommer une personnalité qu’il juge capable de remplir ce rôle ». La seconde option consisterait à faire élire le vice-président directement, en même temps que le président, via un colistier, une méthode qui renforcerait la légitimité de cette fonction.
En matière électorale, Basseyla a insisté sur la nécessité de réformer le système de représentation proportionnelle pour les élections législatives. Il a réaffirmé que le scrutin devrait se dérouler sous forme de liste, sans suppléants, et que les candidats qui figurent immédiatement après le dernier élu sur la liste devraient remplacer les députés démissionnaires ou empêchés. De plus, il a suggéré que les élections législatives se fassent en un seul tour, ce qui simplifierait le processus électoral et contribuerait à une représentation plus inclusive. Ce système devrait favoriser l’émergence d’une majorité et de deux minorités politiques au sein des institutions, rendant ainsi obsolète la fonction de chef de l’opposition.
Enfin, Dominique Basseyla a souligné que ces réformes institutionnelles nécessitent une concertation nationale large, incluant toutes les forces politiques et la société civile. Il a conclu en affirmant que « Une profonde réorganisation institutionnelle et de la loi électorale est essentielle pour répondre aux enjeux politiques du pays et garantir une démocratie plus inclusive et participative ».
Léna Keïra
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