Slamouv revient en force pour sa quatrième édition

Le coup d’envoi de la 4e édition du festival international de poésie urbaine « Slamouv » a été donné le 10 avril à l’Institut français du Congo, sous la houlette de Mariusca Moukengue. Cette manifestation artistique, qui réunit des slameurs venus d’Afrique, d’Europe et d’ailleurs, animera la scène culturelle de Brazzaville jusqu’au 13 avril.  Cette édition réunit 29 artistes programmés, portés par une équipe de 80 personnes mobilisées autour de l’organisation du festival. Une dynamique collective qui témoigne de l’ampleur prise par Slamouv, devenu au fil des ans un rendez-vous incontournable de la poésie urbaine sur le continent africain.

« A travers la poésie, nous voulons rappeler à l’humanité qu’il est temps qu’on écoute, qu’il est temps qu’on apprenne, qu’on s’accepte, qu’on se tolère, qu’on construise ensemble cette vie, cette humanité qui nous est chère, parce que nous sommes tous les même, que soyons blancs ou noirs, rouge » a déclaré Mariusca Moukengue.

 C’est dans une ambiance chaleureuse et pleine d’émotion que la slameuse congolaise Mariusca Moukengue a donné le ton à cette nouvelle édition dédiée à l’art du slam. Portée par le thème évocateur « Pousser des racines et des ailes », cette rencontre poétique réunit cette année des talents venus du Congo, de la RDC, du Gabon et Canada, Montréal, en Acadi, de la Martinique, la Côte D’Ivoire, pour célébrer l’expression, le partage et l’enracinement culturel dans une dynamique d’ouverture et de liberté « Soyez les bienvenus à la quatrième édition du Festival international Slamouv ! ce soir, nous sommes cette jeunesse qui marche sur les épines de sourire aux lèvres, nous sommes cette jeunesse qui se déconstipe des promesses et crée son avenir avant que le soleil ne se lève. Et ce soir nous amendons les mots de la poésie, de la musique, du slam, aux côtés de notre sponsor Stark, pour dire ensemble notre soif de culture et d’humanité » a indiqué la directrice de cette édition.

Elle a également tenu à rappeler que la réussite de cette édition résulte d’un travail collectif. Son association Slamourail, des acteurs discrets mais essentiels, ainsi que plusieurs sponsors et partenaires comme Bralico, l’Institut Français du Congo, l’ambassade de France, la délégation de l’Union européenne, Canal +, Manuel Actu, Harmonies Congo, Brazza Buzz, entre autres, y ont grandement contribué. Elle a exprimé sa profonde reconnaissance à tous ses partenaires. Elle a par ailleurs encouragé le public à se mobiliser massivement pour assister aux différents événements prévus chaque jour dans le cadre du festival.

 Dans cette ambiance où les mots se font rythme, où les sons percutants et hypnotiques s’entrelacent aux émotions, aux pas de danse et à la poésie urbaine, Black Day, étoile montante du slam, a électrisé la scène avec un texte vibrant d’émotion, célébrant l’élégance de l’amour sans frontière. Sa prestance et son style faisaient écho à chaque mot prononcé, envoûtant littéralement le public.

Mais au-delà du spectacle, Black Day a su toucher les consciences en abordant avec intensité le thème « Oser l’impossible » Porté par ses racines, fille d’une mère congolaise et d’un père malien, elle a livré un texte profond, enraciné dans son histoire, à la croisée de deux cultures, entre douleur, fierté et espoir.

Après elle, Le poète et slameur gabonais La Voix de l'Orphelin a également presté hier soir, captivant le public par la force de ses mots et la sincérité de son engagement. À travers son spectacle, il a porté haut les luttes sociales, dénonçant les injustices, célébrant la résilience et donnant une voix aux sans-voix. Son art, profondément enraciné dans les réalités du peuple, transcende la simple performance pour devenir un acte militant. Hier encore, ses vers ont résonné comme un appel à la conscience collective, rappelant que la poésie peut être une arme puissante au service du changement. Il a précisé que ce n’est pas pour la première fois qu’il participe au Slamouv, il y a déjà pris part à deux reprises.

En plus des performances scéniques, le festival propose également un riche programme d’activités parallèles : des formations, des conférences, des expositions ainsi que des visites culturelles sont prévues tout au long de l’événement. Ces rendez-vous visent à renforcer les échanges entre artistes et publics, mais aussi à encourager la transmission des savoirs et la réflexion autour des enjeux de la poésie urbaine et des expressions artistiques contemporaines.

Il faut noter que, le lancement de cette quatrième édition de Slamouv donne le ton d’une programmation intense et engagée, qui se poursuivra jusqu’au 13 avril, dans une ambiance festive, créative et profondément humaine.

Léna Keïra