Tensions et violences au Soudan du Sud : Les autorités intensifient les mesures face aux discours de haine

Depuis la diffusion de vidéos montrant des atrocités commises par l’armée soudanaise à Wad Madani, les tensions ont défiguré la capitale du Soudan du Sud, Juba, avec des violences ciblant principalement les commerçants soudanais. Face à cette situation, les autorités ont réitéré leurs appels au calme ce mercredi 22 janvier, après plusieurs jours de pillages et de violences dans les quartiers populaires de la ville.

Al-Saïd Zachariah Mohammed, commerçant d’origine darfourie, a échappé de peu aux vagues de pillages qui ont défiguré le marché de Souk Libya. « Grâce à Dieu, il ne m’est rien arrivé, et les voleurs n’ont pas touché mon magasin », raconte-t-il, soulignant le rôle de la police dans la répression des violences. Bien qu'encore choqué, Al-Saïd a décidé de rouvrir son échoppe, confiant : « Le fait que la police soit déployée nous rassure, donc nous avons rouvert nos magasins ».

Cependant, la situation reste tendue, et certains commerçants se sentent désespérés par les pertes qu'ils ont subies. Mukhtar Abbakar, un autre commerçant, a rouvert dès dimanche malgré les affrontements. « Il y en a qui disent qu’ils veulent retourner au Soudan. Mais quelqu’un qui a tout perdu, et qui n’a aucune économie, ne peut pas rentrer, il faut d’abord une contribution, une aide de l’ambassade ou des collègues pour compenser ses pertes », explique-t-il, soulignant les difficultés économiques auxquelles font face les victimes de la violence.

Afin de contenir la propagation des discours de haine et de fausses informations liées au conflit soudanais, le gouvernement a décidé de prendre des mesures drastiques en coupant l'accès aux réseaux sociaux, notamment Facebook et TikTok, pour une période d’au moins 30 jours. Elijah Alier Kuai, directeur de l'Autorité des médias, a déclaré  « Ceux qui incitent à la violence doivent savoir que leurs actions auront des conséquences légales ».

Les autorités du Soudan du Sud espèrent ainsi calmer la situation et restaurer une certaine stabilité dans le pays, même si les tensions restent palpables et que la situation économique des victimes de violences demeure critique.

Source : RFI